

Israël rappelle des dizaines de milliers de réservistes pour son offensive à Gaza, selon des médias
Israël a rappelé de dizaines de milliers de réservistes en vue d'une expansion de son offensive dans la bande de Gaza, ont rapporté samedi des médias israéliens après la publication par le Hamas d'une vidéo d'un otage russo-israélien retenu dans le territoire palestinien.
Le 18 mars, l'armée israélienne a repris ses frappes quotidiennes suivies d'opérations terrestres dans la bande de Gaza, mettant fin à deux mois de trêve dans la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023.
Samedi, onze Palestiniens dont trois enfants en bas âge ont été tués dans une frappe israélienne dans la ville de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien assiégé et dévasté, selon la Défense civile locale.
L'armée israélienne a commencé à envoyer ces jours-ci des ordres de mobilisation à des réservistes, prévoyant d'en rappeler des dizaines de milliers en vue d'une expansion de son offensive contre le Hamas, ont rapporté plusieurs médias israéliens.
Selon cette information donnée dans les mêmes termes par plusieurs correspondants militaires, dont celui de la radio de l'armée, ces réservistes devront remplacer des appelés ou des soldats d'active à travers le pays ainsi qu'en Cisjordanie occupée afin que ceux-ci puissent être envoyés combattre à Gaza.
Interrogée par l'AFP, une porte-parole militaire n'a ni confirmé ni démenti ces informations. Des proches de journalistes de l'AFP ont déjà reçu leur "Tsav 8" (ordre de mobilisation).
Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.
En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, et lancé une campagne aérienne et une offensive terrestre d'envergure qui ont fait au moins 52.495 morts, en majorité des civils, dans le territoire palestinien, selon des chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.
- "Prisonnier numéro 24" -
L'annonce d'un rappel des réservistes par les médias est intervenue après que les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont diffusé une vidéo dans laquelle apparaît un homme allongé, la tête et le bras gauche couverts de bandages avec des tâches marron.
Parlant hébreu avec un accent russe, l'homme dans l'enregistrement se présente comme "le prisonnier numéro 24" et laisse entendre qu'il a été blessé dans un bombardement israélien.
L'AFP, comme la plupart des médias israéliens, a identifié l'otage comme étant Maxim Herkin, qui aura 37 ans fin mai, mais n'a aucun moyen de vérifier son état de santé.
Sa famille a publié un communiqué demandant aux médias de ne pas diffuser la vidéo.
Parlant sous la contrainte comme tous les otages apparaissant dans de précédentes vidéos, l'homme fait référence au fait qu'Israël va bientôt fêter l'anniversaire de sa création.
Ce qui laisse supposer que la vidéo a été tournée peu avant le 1er mai, date à laquelle Israël a célébré selon le calendrier juif le 77e anniversaire de sa création, le 15 mai 1948.
Samedi soir, quelques milliers d'Israéliens brandissant des portraits d'otages se sont à nouveau rassemblés à Tel-Aviv pour réclamer de leur gouvernement qu'il agisse pour obtenir leur libération.
- "Une lumière, une explosion" -
Samedi avant l'aube, 11 Palestiniens, dont une fillette et un garçon âgés d'un an, ainsi qu'un nourrisson d'un mois, ont été tués dans un "bombardement du domicile de la famille Al-Bayram à Khan Younès (sud)", a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.
A la lumière de lampes torches, des secouristes et des civils ont fouillé à mains nues dans les décombres pour en extraire des victimes, selon des images de l'AFP. L'un deux repart en portant le corps inanimé d'un très jeune enfant.
"J'ai vu une lumière brillante, puis il y a eu une explosion et la poussière a tout recouvert. On ne voyait plus rien. Nos fenêtres ont été soufflées et nos chambres détruites", a dit Fayka Abou Hatab, une voisine.
L'armée israélienne a confirmé la frappe indiquant avoir visé "un terroriste du Hamas".
Israël assiège les quelque 2,4 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza et empêche depuis le 2 mars l'entrée de toute aide humanitaire dans ce territoire, vitale pour la population confrontée à une situation humanitaire catastrophique et exposée à la famine selon des responsables onusiens.
D.Fischer--NRZ