Neue Rheinischezeitung - Une frappe sur l'église catholique de Gaza fait deux morts, selon la Défense civile

Köln -
Une frappe sur l'église catholique de Gaza fait deux morts, selon la Défense civile
Une frappe sur l'église catholique de Gaza fait deux morts, selon la Défense civile / Photo: © AFP

Une frappe sur l'église catholique de Gaza fait deux morts, selon la Défense civile

La Défense civile de Gaza et le patriarcat latin de Jérusalem ont annoncé jeudi la mort de deux personnes dans une frappe israélienne sur la seule église catholique du territoire palestinien, refuge depuis le début de la guerre pour cette petite communauté.

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Israël, en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis le 7 octobre 2023, a affirmé ne "jamais cibler" de sites religieux dans la bande de Gaza et ajouté que les circonstances dans lesquelles l'église a été endommagée étaient "en cours d'examen".

L'Eglise de la Sainte-Famille, située à Gaza-ville, dans le nord du territoire, "a été frappée par un raid ce matin", a déclaré le Patriarcat latin de Jérusalem, avant de confirmer le bilan de deux morts annoncé par la Défense civile.

Cette église entretenait des contacts, depuis le début de la guerre, avec l'ancien pape François, mort en avril, qui dialoguait régulièrement par liaison vidéo avec son curé, le père Gabriel Romanelli, et avait lancé des appels répétés pour que soit mis fin au conflit.

Le prêtre a été blessé dans l'attaque israélienne tandis que l'église a subi des dégâts.

Le pape Léon XIV s'est dit "profondément attristé" et a renouvelé son appel "à un cessez-le-feu immédiat".

Des images de l'AFP montrent des blessés soignés dans des tentes, dans l'enceinte de l'hôpital Al-Ahli de Gaza-ville. Parmi eux le père Romanelli, portant un pansement autour de la jambe.

Certains blessés sont arrivés sur des brancards et l'un d'eux portait un masque à oxygène.

"Viser un site sacré qui abrite environ 600 personnes déplacées, dont la majorité sont des enfants, est une violation flagrante de la dignité humaine (...) et du caractère sacré des sites religieux, qui sont supposés fournir un abri sûr en temps de guerre", a déclaré le patriarcat.

Israël a exprimé sont "profond chagrin" pour les dégâts et les victimes civiles, ajoutant que l'armée enquêtait.

"Israël ne vise jamais des églises ou des sites religieux et regrette tout dommage à un site religieux ou à des civils non impliqués", a déclaré le ministère des Affaires étrangères.

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a jugé "inacceptable" cette attaque "contre la population civile", survenue lors d'une nouvelle journée de bombardements qui ont fait par ailleurs 18 morts, selon la Défense civile, à travers la bande de Gaza.

"Aucune action militaire ne saurait justifier une telle attitude", a affirmé Mme Meloni.

- "Des excuses" -

Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a dénoncé "un acte grave contre un lieu de culte chrétien" et adressé ses condoléances au père Romanelli.

Le prêtre, curé de la paroisse de la Sainte-Famille depuis de longues années, est resté à Gaza aux côtés de quelque 400 fidèles après le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

La bande de Gaza compte environ un millier de chrétiens, sur une population de plus de deux millions de personnes. La plupart sont des orthodoxes mais, selon le patriarcat, environ 135 catholiques vivent dans le territoire palestinien ravagé par 21 mois de guerre.

Depuis le début de la guerre, la petite communauté s'est abritée dans l'enceinte de l'église, qui a accueilli aussi des orthodoxes.

"On peut se demander si Israël en veut aux communautés chrétiennes. Nous attendons des excuses de la part du gouvernement israélien", a déclaré à l'AFP Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l'Oeuvre d'Orient, une association française engagée auprès des chrétiens d'Orient.

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Au moins 58.573 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans la campagne de représailles militaires israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

H.Schmidtke--NRZ