

Au procès de P. Diddy, la défense interroge une ancienne petite amie du producteur
Les avocats de P. Diddy interrogent mardi une ex-petite amie récente du magnat du hip-hop qui a raconté ces derniers jours, avec émotion, aux jurés avoir été poussée par ce dernier à avoir des relations sexuelles, droguée et contre son gré, avec des escortes masculines.
Cette témoin, identifiée sous le pseudonyme de Jane, a livré pendant trois jours des descriptions crues de sa vie avec le rappeur, Sean Combs de son vrai nom, jugé pour trafic à des fins d'exploitation sexuelle et entreprise criminelle.
Jane a commencé mardi matin à être interrogée par l'avocate de la défense Teny Geragos, qui lui a posé des questions sur sa "jalousie" face au style de vie "polyamoureux" de P. Diddy, et est revenue sur des éléments de son témoignage où elle dit se sentir "aimée" par le rappeur.
L'avocate a aussi posé des questions à Jane sur la relation de son ex avec leur enfant. "En quoi cela a-t-il un lien avec toute cette affaire?", a aussitôt rétorqué Jane lors de l'audience au tribunal fédéral de Manhattan.
- "Dégoûtée" -
Jane avait commencé à fréquenter P. Diddy début 2021. La plupart de leur temps passé ensemble se résumait à des "freak-offs", des marathons sexuels dans lesquels P. Diddy la poussait à avoir des relations avec des escortes pendant qu'il observait, et ce même si elle lui avait dit se sentir "dégoûtée" par la chose, a-t-elle témoigné.
En juin 2024, Jane et P. Diddy devaient passer une soirée tranquille, chez eux, mais ils se sont disputés à propos de la relation que ce dernier entretenait avec une autre femme.
La dispute a dégénéré lorsque Jane a poussé la tête de Combs sur un comptoir en marbre et a commencé à lui lancer des bougies. "J'étais furieuse contre lui, c'était un mélange de plusieurs choses (...) je n'arrêtais pas de dire que je le détestais", a-t-elle raconté aux jurés.
Mais Sean Combs, a-t-elle ajouté, furieux, a défoncé les portes pour ensuite l'étrangler. Jane a affirmé avoir réussi à s'échapper de la maison, avant d'y retourner des heures plus tard. Il l'y attendait et s'est mis à la battre au point où elle s'est retrouvée avec un oeil au beurre noir de la taille d'une "balle de golf".
Le rappeur lui a demandé de couvrir son oeil tuméfié de glace et de s'habiller. Jane a enfilé des talons aiguilles et de la lingerie pour une "soirée à l'hôtel" avec P. Diddy et un autre homme qu'il avait invité. En pleurs, Jane a raconté que P. Diddy lui avait donné de l'ecstasy et lui avait demandé d'avoir une relation sexuelle avec cet autre homme.
Lorsqu'elle a protesté, P. Diddy lui a répondu, selon elle: "tu ne vas pas gâcher ma putain de soirée". Lorsqu'elle a maintenu son refus, le rappeur se serait alors approché de son visage et lui aurait demandé d'une voix intimidante: "Et ça, c'est de la contrainte?".
Jane s'est alors soumise à la demande et a prodigué une fellation à l'autre homme, selon son témoignage: "Je sentais que je n'étais même pas dans mon propre corps".
- "Traumatismes" -
Lorsque la chanteuse Cassie, qui a fréquenté P. Diddy pendant environ une décennie, avait déposé une plainte au civil en 2023 contre la star du hip-hop, qui a finalement conduit à ce procès devant un tribunal pénal, Jane s'est "presque évanouie".
"Il y avait une autre femme qui ressentait la même chose que moi", a-t-elle raconté au tribunal. Dans un message envoyé à P. Diddy et présenté aux jurés, Jane affirme avoir eu le sentiment, par la plainte de Cassie, de "lire ses propres traumatismes sexuels, mot pour mot, et sur trois pages".
Depuis plus d'un mois, les jurés du tribunal fédéral de Manhattan ont vu défiler une série de témoins qui leur ont décrit l'emprise exercée par l'influent rappeur et producteur sur ses employés ou son ex-compagne. Le rappeur a plaidé non coupable et risque la prison à vie dans cette affaire.
Q.Arndt--NRZ