

Turkish Airlines annonce la commande de 225 avions Boeing
La compagnie nationale turque Turkish Airlines a annoncé vendredi la commande ferme de 225 avions américains Boeing, au lendemain d'une réception, la première depuis 2019, du président turc à la Maison Blanche.
Après cet entretien de plus de deux heures entre Donald Trump et Recep Tayyip Erdogan, la Turquie, membre de l'Otan, escompte la levée des sanctions américaines qui l'empêchent depuis 2020 d'acheter les avions de chasse américains F-35, en représailles à l'achat par Ankara du système de défense antiaérienne russe S-400.
La commande annoncée par Turkish Airlines vendredi, dont le montant n'a pas été précisé, "porte sur 150 appareils livrables entre 2029 et 2034 et 75 en option"; et sur "150 appareils 737-8/10 Max, dont 100 en commande ferme et 50 en option", détaille-t-elle.
En outre "des négociations sont en cours avec Rolls-Royce et GE Aerospace pour acquérir des moteurs montés sur les ailes, des moteurs de rechange et des services de maintenance moteur" pour les B-787, précise-t-elle.
La compagnie, qui dessert plus de 320 destinations dans le monde au départ de son hub d'Istanbul, sur tous les continents, avait annoncé en décembre 2023 la commande de 355 Airbus à l'avionneur européen et principal concurrent de Boeing.
"Avec ces commandes, nous souhaitons que l’ensemble de notre flotte soit composée d’avions de nouvelle génération d’ici 2035, renforçant ainsi notre efficacité opérationnelle et atteignant un taux de croissance annuel moyen de 6 %" souligne vendredi la compagnie, qui disait disposer de 491 appareils à la fin du mois de juillet.
La rumeur de cette commande circulait dans la presse avant la rencontre des présidents Erdogan et Trump à la Maison Blanche.
Cette réception du président turc, boudé par l'administration démocrate de Joe Biden, pendant plus de deux heures jeudi, était très attendue par Ankara qui espère pouvoir reprendre ses commandes d'avions militaires.
- "levée des sanctions" -
Donald Trump s'est dit jeudi prêt à lever "presque immédiatement" les sanctions américaines contre le secteur turc de la défense.
"Si nous avons une bonne réunion, presque immédiatement", a déclaré le président américain en réponse à une question de la presse.
Washington avait exclu la Turquie de son programme de modernisation des avions de chasse F-16 et des chasseurs furtifs F-35 en 2019, avant d'imposer un an plus tard des sanctions à Ankara, pourtant son allié au sein de l'Otan, en raison de son achat du système russe de défense antiaérienne S-400.
Le président américain a toutefois demandé à M. Erdogan de cesser les achats de pétrole russe par la Turquie.
Membre de l'Otan, Ankara a conservé depuis le début de l'invasion russe en Ukraine en février 2022 des relations avec Moscou et Kiev, fournissant à ce dernier des drones de combat et une partie de sa marine, tout en refusant d'appliquer les sanctions internationales à la Russie.
La Turquie a par ailleurs accueilli à trois reprises depuis le printemps des négociations entre délégations russe et ukrainienne à Istanbul.
Sans permettre d'avancer sur un éventuel cessez-le-feu, ces réunions avaient débouché sur des accords d'échanges de prisonniers.
D.Fischer--NRZ