Neue Rheinischezeitung - Gaza: Israël reprend ses bombardements après la libération d'un otage israélo-américain

Köln -
Gaza: Israël reprend ses bombardements après la libération d'un otage israélo-américain

Gaza: Israël reprend ses bombardements après la libération d'un otage israélo-américain

L'armée israélienne a repris ses bombardements contre la bande de Gaza, frappant dans la nuit de lundi à mardi un hôpital et tuant selon le Hamas un journaliste, après une pause observée pour la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander.

Taille du texte:

Alors que Donald Trump entame mardi une tournée au Moyen-Orient, la libération du seul otage vivant ayant la nationalité américaine qui était encore retenu à Gaza avait offert un rare répit à ses habitants.

Mais l'armée israélienne a annoncé tôt mardi matin avoir frappé "un centre de commandement et de contrôle situé dans l'hôpital Nasser à Khan Younès", dans le sud du territoire palestinien.

"Les hauts responsables du Hamas continuent d'utiliser l'hôpital pour des activités terroristes, en utilisant de manière cynique et brutale la population civile de l'hôpital et de ses environs", a-t-elle ajouté.

 

L'armée israélienne avait alors annoncé que ce bombardement visait M. Aslih, présenté comme "un terroriste (...) agissant sous couverture de journaliste", qui aurait "participé au massacre du 7 octobre".

Lundi, une source au sein du Hamas avait indiqué que le mouvement avait été informé, via des médiateurs, d'une pause dans les combats à l'occasion de la libération d'Edan Alexander.

Elle a coïncidé avec le départ de Donald Trump pour une tournée qui le conduira de mardi à vendredi en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis et au Qatar, un des médiateurs entre Israël et le Hamas en guerre à Gaza depuis plus d'un an et demi.

Libéré après 19 mois de détention, l'ex-otage de 21 ans a retrouvé ses parents avant de prendre un hélicoptère vers un hôpital israélien où il "recevra des soins médicaux et retrouvera le reste de sa famille", selon l'armée israélienne.

- Applaudissements et larmes -

Sur la "place des Otages" à Tel-Aviv, des centaines de personnes s'étaient réunies lundi soir, brandissant des drapeaux israéliens et des images du jeune homme, en applaudissant et en pleurant, face aux écrans géants qui retransmettent les images des télévisions israéliennes.

Le gouvernement israélien a salué "chaleureusement le retour du soldat, le sergent Edan Alexander" qui a été enlevé alors qu'il servait dans une base de l'armée dans le sud d'Israël, lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023.

Cette attaque qui a déclenché la guerre a été suivie d'une offensive de représailles dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire dans la bande de Gaza.

 

Il a aussi annoncé l'envoi d'une délégation à Doha mardi pour des négociations sur les autres captifs, alors que les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'une trêve sont au point mort.

"Annoncez ce soir que vous êtes prêt à négocier un accord global pour ramener les (...) otages et établir un cadre pour mettre fin à la guerre", a déclaré dans un communiqué le Forum des familles, la plus grande association de proches d'otages en Israël, en s'adressant à M. Netanyahu.

Le Hamas a appelé l'administration Trump à "poursuivre ses efforts pour mettre fin à la guerre", après que deux responsables du mouvement ont évoqué des "discussions directes" avec Washington.

- Situation "catastrophique" -

Après une trêve de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive à Gaza, s'emparant de vastes régions du territoire palestinien, et a annoncé le 5 mai un plan de "conquête" de Gaza.

Son armée interdit depuis le 2 mars l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, où elle assiège les quelque 2,4 millions d'habitants.

Le territoire palestinien est confronté à "un risque critique de famine", avec 22% de la population bientôt dans une situation "catastrophique", s'est alarmé IPC (Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire) dans un rapport lundi.

Un cessez-le-feu entre le 19 janvier et le 17 mars avait permis de sortir de Gaza 33 otages israéliens -- dont 8 morts -- en échange de la libération de quelque 1.800 prisonniers palestiniens.

L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées en Israël ce jour-là, 57 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.862 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

B.Lange--NRZ