Neue Rheinischezeitung - Premières discussions directes entre le Liban et Israël en plus de 40 ans

Köln -
Premières discussions directes entre le Liban et Israël en plus de 40 ans
Premières discussions directes entre le Liban et Israël en plus de 40 ans / Photo: © AFP

Premières discussions directes entre le Liban et Israël en plus de 40 ans

Des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, premières discussions directes depuis plus de 40 ans entre les deux pays toujours en état de guerre, a annoncé le gouvernement israélien.

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Cette réunion intervient alors qu'Israël menace d'une escalade au Liban, où il continue de viser le Hezbollah malgré un cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an, accusant la mouvement pro-iranien de se réarmer.

Les deux délégations dirigées par des civils se sont rencontrées au quartier général de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), à Naqura, près de la frontière avec Israël, en présence de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus, a déclaré à l'AFP une source proche des négociations, dans le cadre d'un mécanisme pour superviser le cessez-le-feu.

Jusqu'à présent, des militaires représentaient le Liban et Israël, qui n'ont pas de relations diplomatiques officielles, aux réunions de l'organisme dirigé par les Etats-Unis et qui comprend également la France et l'ONU.

"La réunion d'aujourd'hui au Liban est une première tentative pour établir les bases d'une relation et d'une coopération économique entre Israël et le Liban", a déclaré à la presse la porte-parole du gouvernement israélien, Shosh Bedrosian, confirmant la tenue effective de ces premières discussions directes mercredi.

"C'est la première étape pour ouvrir la voie avec le Liban", a-t-elle ajouté.

- Désarmement "crucial" -

La présidence libanaise a pour sa part annoncé mercredi avoir nommé Simon Karam, un ancien diplomate à la tête de la délégation libanaise aux réunions du mécanisme.

L'ambassade américaine à Beyrouth a salué la participation dans le mécanisme de M. Karam ainsi que du responsable du Conseil de sécurité nationale d'Israël, Uri Resnick, en tant que représentants civils du Liban et d'Israël, parlant d'un "pas important".

Cela "reflète l'engagement du mécanisme à faciliter les discussions politiques et militaires dans le but d'assurer la sécurité, la stabilité et une paix durable pour toutes les communautés touchées par le conflit", a-t-elle ajouté sur le réseau social X.

La rencontre intervient au lendemain de réunions de Mme Ortagus avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, qui a affirmé sur X que "le désarmement du Hezbollah est crucial pour l'avenir du Liban et la sécurité d'Israël".

L'émissaire américaine est par la suite attendue au Liban.

En novembre, l'émissaire américain Tom Barrack avait estimé que des négociations directes entre le Liban et Israël pourraient être la clé pour réduire les tensions.

Le président libanais Joseph Aoun s'était déclaré prêt à des négociations avec Israël, brisant un tabou entre les deux pays toujours en état de guerre.

En 1983, après l'invasion israélienne du Liban, les deux pays avaient mené des contacts directs qui avaient abouti à la signature d'un accord prévoyant l'établissement de relations entre eux, mais il n'a jamais été ratifié.

- "Pas de calme" -

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.

"Israël se prépare à une escalade majeure au Liban à la lumière du renforcement militaire en cours du Hezbollah", a affirmé la radio-télévision publique israélienne mercredi.

Il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour Israël, avait déclaré le ministre de la Défense israélien Israël Katz le 26 novembre.

"Nous ne permettrons aucune menace contre les habitants du nord (d'Israël), et une pression maximale continuera à être exercée et même s'intensifiera", avait-il dit devant le Parlement israélien, avançant pour preuve "l'élimination" le 23 novembre à Beyrouth du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.

Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a déclaré le 28 novembre que son mouvement se réservait "le droit de répondre" en temps voulu à cet assassinat.

O.T.Wolf--NRZ