Neue Rheinischezeitung - Roland-Garros: Boisson et Jacquemot, deux surprises bleues pour un huitième

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Roland-Garros: Boisson et Jacquemot, deux surprises bleues pour un huitième
Roland-Garros: Boisson et Jacquemot, deux surprises bleues pour un huitième / Photo: © AFP

Roland-Garros: Boisson et Jacquemot, deux surprises bleues pour un huitième

Inconnues du grand public et dernières rescapées françaises dans le tableau féminin de Roland-Garros, Loïs Boisson et Elsa Jacquemot s'affrontent samedi pour une place en huitièmes de finale, dans un duel de joueuses à l'éclosion contrariée sur le circuit professionnel.

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Les performances de Boisson (361e au classement WTA) et Jacquemot (138e), 22 ans toutes les deux et bénéficiaires d'une invitation des organisateurs, apportent un vent de fraîcheur inattendu dans le marasme actuel du haut niveau féminin en France, souligné en début de semaine par l'élimination dès le premier tour de la N.1 française Varvara Gracheva (72e).

Elles garantissent aussi la présence d'une Française en huitièmes de finale, un an après l'accession de Gracheva au même stade de la compétition porte d'Auteuil.

"C’est une belle surprise", a savouré vendredi la directrice du tournoi Amélie Mauresmo.

"Si on se replonge une semaine en arrière, c’était compliqué pour le tennis féminin français. Ca fait plaisir de voir qu’au-delà des classements, deux joueuses se sont extirpées de ces deux premiers tours et qu’il y en aura une en huitièmes de finale", a commenté l'ex-N.1 mondiale en conférence de presse.

Pour Loïs Boisson, qui n'avait jusqu'à cette semaine jamais gagné de match en Grand Chelem, cette qualification pour le 3e tour a un goût de revanche.

Il y a un peu plus d'un an, deux semaines avant de disputer son premier tableau final à Roland-Garros, une grave blessure au genou gauche avait éloigné la Dijonnaise des courts pendant plusieurs mois et brisé son ascension, alors qu'elle enchaînait les titres sur le circuit secondaire.

"Rien que d'être là aujourd'hui, je suis hyper heureuse. C'était (...) pas gagné d'avance", avait-elle souligné après sa grosse performance au premier tour contre la N.1 belge Elise Mertens (22e mondiale), battue 6-4, 4-6, 6-3.

Jeudi, ses longs revers coupés ont mis au supplice l'Ukrainienne Anhelina Kalinina (113e), ex-25e mondiale, balayée 6-1, 6-2 après avoir couru tout le match derrière les lobs et amorties de la Française.

"Je suis fière d'avoir gagné de cette manière. Je n'ai pas stressé, je n'ai pas retenu mes coups", a-t-elle analysé après sa victoire contre la finaliste du prestigieux WTA 1000 de Rome (terre battue) en 2023.

- "Moments difficiles" -

"Je sais qu'à l'entraînement j'ai le niveau de toutes les filles qui sont ici", a affirmé Boisson, d'un naturel par ailleurs plutôt réservé. "Il faut juste arriver à le mettre en place en match. Pour l'instant ça marche bien, j'espère que ça va continuer".

Tout aussi ambitieuse, Elsa Jacquemot (138e), tombeuse au 2e tour de la puissante Américaine Alycia Parks (52e) après avoir éliminé l'ex-N.3 mondiale Maria Sakkari (90e), "ne veut pas s'arrêter là".

Car la Lyonnaise au tempérament affirmé, "qui aurait aimé arriver plus tôt dans ce Top 100, dans ce Top 50, dans ce Top 10", n'a pas gravi les échelons aussi vite que ce que ses performances précoces laissaient espérer.

Titrée en junior à Roland-Garros en 2020 à seulement 17 ans et N.1 mondiale dans cette catégorie la même année - une première pour une Française depuis Kristina Mladenovic en 2009 - Jacquemot est rentrée dans le rang lors de son arrivée chez les pros.

Hormis un titre à Dubaï sur le circuit ITF, l'antichambre du circuit principal, son plus grand fait d'armes était une victoire au premier tour à Roland-Garros en 2022.

"J'ai eu des moments difficiles. Après avoir été championne du monde avec un an d'avance, je me suis dit: +ça va être facile, il n'y a pas de concurrence+. Je n'ai pas été lucide", a reconnu Jacquemot, également freinée par ses nombreuses changements d'entraîneurs et d'académies.

"On a chacun son chemin", a-t-elle philosophé en référence à son parcours.

Les routes de Jacquemot et Boisson, nées à treize jours d'écart en mai 2003, ne se sont croisées qu'une seule fois sur le circuit, en 2022. Lors d'un tournoi ITF à Cherbourg, Jacquemot s'était imposée 6-0, 6-2.

Avec une place parmi les seize meilleures joueuses de Roland-Garros en jeu samedi, nul doute que sa cadette a soif de revanche.

T.Zimmer--NRZ