

Modération des contenus en ligne: le gouvernement rappelle à l'ordre les réseaux sociaux
Le gouvernement a exigé lundi que les réseaux sociaux lui présentent des "règles claires" concernant le bannissement des utilisateurs diffusant des contenus problématiques, leur rappelant leur obligation de modération et brandissant la menace de sanctions.
Les plateformes Meta, Snapchat, Tiktok, Twitch, Youtube et X ont été "convoquées" par le gouvernement pour répondre notamment de leur obligation de modération de contenus.
"Il y a une marge de progression significative et c'est la raison pour laquelle on va les revoir et on va continuer à y travailler collectivement", a indiqué à la presse à l'issue de la réunion la ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé.
Elle a demandé aux plateformes de lui présenter "par écrit" des "règles précises" sur "combien d'infractions" faut-il commettre "pour être banni" de chaque réseau. Elle leur a également demandé de travailler "de manière beaucoup plus coordonnée entre elles" pour éviter qu'un utilisateur banni d'une plateforme puisse continuer à publier sur une autre.
"Il faut que des comptes particulièrement problématiques, suivis par des millions et des millions de personnes (...) cessent", a-t-elle martelé, évoquant la diffusion à large échelle de contenus haineux, violents, antisémites ou encore racistes.
Les réseaux sociaux seront à nouveau convoquées "avant mi-juillet" pour voir les évolutions concernant les règles pour leurs utilisateurs. Le gouvernement veut également savoir si des comptes particulièrement problématiques qu'ils leur ont signalés seront "bannis" ou non, et "sur quels critères".
Soit les plateformes "font le ménage et elles le font vite et elles le font dans la durée, soit encore une fois, la loi se rappellera à elles et des sanctions seront prises", a souligné Aurore Bergé.
Outre les contenus problématiques, le gouvernement a épinglé certains "mécanismes" des réseaux sociaux, qui amènent les utilisateurs à ne voir plus qu'un certain type de contenu pouvant être problématique, comme la tendance #skinnytok qui regorge d'injonctions violentes, culpabilisantes et dangereuses, incitant à réduire drastiquement son alimentation.
"Après un combat acharné", Tiktok "a enfin décidé, hier soir, de retirer ce hashtag skinnytok de son moteur de recherche", a indiqué à l'issue de la réunion également la ministre déléguée chargée de l'Intelligence artificielle et du Numérique, Clara Chappaz. "C'est un petit pas, ce n'est pas suffisant, mais ça montre bien qu'on ne lâchera rien".
La réunion de lundi après-midi s'est tenue en présence également de l'Arcom, gendarme de l'audiovisuel et du numérique, de la direction générale de la police nationale, de la direction de la gendarmerie nationale, ainsi que de la plateforme de signalement de contenus illicites Pharos.
B.Lange--NRZ